Résine - Anne Riel

Dans une forêt d’un pays du nord, lors d’une balade, un père montre une petite fourmi à ses deux fils, Jens et Mogens. Celle‑ci est morte. Cependant, elle est restée intacte dans sa forme, comme prise au piège dans le présent. Par quel prodige une petite fourmi venue des temps jadis peut-elle rester ainsi figée dans la mort ?

C’est au cœur des arbres blessés que réside le secret. La résine, ce «  sang des arbres  », une fois qu’elle est versée, guérit tout ce qui est vivant et conserve tout ce qui est mort. Ainsi, les petits insectes s’aventurant sur les écorces y trouvent parfois leur dernière demeure. Ils s’enlisent et se retrouvent prisonniers à jamais de cette espèce de colle à l’odeur si particulière, qui devient, au fil des années, de l’ambre. La résine, c’est alors aussi pour Jens, une maison où des objets de toutes sortes s’entassent et se collent les uns aux autres dans un univers macabre dont lui seul détient la logique, et où la séparation d’entre les vivants et les morts n’a plus cours. En tout cas, plus depuis que son père, Silas Harder, a été frappé par la foudre.

De ce roman choral aussi sombre qu’il est poétique, hypnotique, une voix émerge  ;  celle d’une petite fille, Liv, qui se débat… Comme une petite fourmi. Un ouvrage qui plaira à tous les amateurs de romans noirs